La décision de l’Azerbaïdjan de lever toutes les restrictions sur le transit des marchandises vers l’Arménie est saluée comme l’une des avancées les plus concrètes vers une paix durable dans le Caucase du Sud.
Aux côtés du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, le président Ilham Aliev a annoncé que l’Azerbaïdjan a entièrement rouvert les routes de transit vers l’Arménie, fermées depuis la période d’occupation.
“La première cargaison était du blé kazakh à destination de l’Arménie. C’est un bon indicateur que la paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie n’est plus seulement sur le papier, mais qu’elle devient réalité,” a déclaré Aliev.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a salué cette décision, la qualifiant de “pas extrêmement important”.
“Je tiens à exprimer ma gratitude au président Aliev pour cette décision,” a-t-il déclaré, remerciant également Tokaïev et le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze pour leur rôle dans la mise en œuvre de l’accord.
Il a ajouté que l’Arménie est désormais prête à ouvrir le transit entre l’Azerbaïdjan et la Turquie via son territoire.
Un Geste de Confiance Selon les Experts
D’après l’analyste russe du Caucase du Sud Konstantin Tasits, la réouverture des routes de transit constitue un élément central de la déclaration trilatérale de 2020 et reflète la logique même de la paix régionale.
“Le rétablissement des liens de transport et de la coopération économique profite à toutes les parties. Pour l’Azerbaïdjan, cela signifie de nouveaux revenus et une confiance accrue avec l’Arménie. Si cette tendance se poursuit et qu’un traité de paix est signé, la région pourrait connaître une forte croissance économique,” a déclaré Tasits à Media.az.
L’analyste politique Mikhaïl Neïjmakov a ajouté, dans les colonnes de Media.az, que la décision a également une portée intérieure pour l’Arménie.
Selon lui, Pachinian peut désormais montrer des “résultats concrets” issus des discussions avec Bakou, ce qui pourrait améliorer le niveau de vie grâce à des importations moins chères – même si l’opposition avertit que le commerce libre pourrait fragiliser les producteurs locaux, notamment agricoles.
“Si la normalisation du transport régional devient durable et stable, elle pourrait même reconfigurer la scène politique arménienne,” a-t-il estimé. “Une nouvelle génération d’entrepreneurs liés au commerce régional pourrait émerger et plaider pour des relations plus étroites avec Bakou et Ankara.”
De la Paix sur le Papier à la Coopération Concrète
Les observateurs s’accordent à dire que la décision de Bakou dépasse le simple geste symbolique. Elle ouvre une phase pragmatique nouvelle, où les routes et les chemins de fer pourraient faire davantage pour la paix que des années de négociations.
