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Saturday, November 1, 2025

L’Azerbaïdjan exige – L’Arménie obéira

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par Natig Nazimoglu – oxu.az

Une véritable saison politique brûlante se déroule actuellement en Arménie. Le gouvernement de Nikol Pachinian est engagé dans une lutte sans compromis contre les forces qui s’y opposent. Ces forces se regroupent principalement autour des anciens présidents Kotcharian et Sargsian et, surtout, autour de l’Église arméno-grégorienne, qui les inspire à de nouveaux « exploits » dans le domaine de la turcophobie et de l’azerbaïdjanophobie militantes.

Les arrestations de plusieurs figures de l’opposition, dont le maire de Gyumri, ainsi que celles de zélés serviteurs du catholicossat, qui considère le monde à travers le prisme de l’idéologie misanthrope du « grand arménisme », ont plongé la vie politique intérieure de l’Arménie au bord de graves bouleversements. Tous ces événements sont les signes d’une lutte précédant les élections de 2026.

Si l’Arménie choisit lors de ces élections les opposants revanchistes, cela signifiera qu’elle choisit la guerre. Mais dans une nouvelle guerre, contrairement à celle des 44 jours de 2020, aucun facteur dissuasif ne pourra désormais arrêter l’Azerbaïdjan. Par conséquent, l’Arménie serait condamnée à périr dans l’abîme d’un nouveau désastre dévastateur, provoqué par son propre choix.

En revanche, le choix du peuple arménien en faveur de la force politique actuellement au pouvoir pourrait offrir une chance d’établir une nouvelle réalité — dans un climat de paix et de coopération avec les États turcs environnants. Mais pour cela, la direction arménienne doit être beaucoup plus cohérente dans son orientation pacifique. Or, l’exemple du ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, qui critique régulièrement l’Azerbaïdjan pour avoir exigé la modification de la constitution arménienne comme condition préalable à la signature d’un traité de paix, indique plutôt le contraire.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec la ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, présidente en exercice de l’OSCE, ainsi que dans une interview accordée à Deutsche Welle, Mirzoyan a de nouveau rejeté la demande légitime de Bakou visant à supprimer de la constitution arménienne les revendications sur les territoires de l’Azerbaïdjan.

« L’Arménie n’accepte pas l’exigence de Bakou de modifier la constitution pour signer un traité de paix », a déclaré Mirzoyan lors de sa rencontre avec Valtonen. Il a ajouté que « l’Arménie n’a jamais pris et ne prendra jamais d’engagement envers des tiers pour modifier sa constitution ». Il a confirmé cette idée dans son entretien avec le média allemand influent : « En ce qui concerne la signature du traité de paix, malheureusement, la partie azerbaïdjanaise pose une condition préalable. Ils estiment qu’il y a un problème dans notre constitution et souhaitent que nous y apportions des amendements. C’est une condition que nous n’acceptons pas, même si nous avons notre propre agenda concernant d’éventuelles révisions ou l’adoption d’une nouvelle constitution. »

Le dernier point évoqué par Mirzoyan — l’existence d’un agenda de révision constitutionnelle — correspond clairement à la perspective de la signature d’un traité de paix. Cependant, présenter cet agenda tout en rejetant la condition de l’Azerbaïdjan revient à nier qu’au cours des décennies passées, l’Arménie ait revendiqué des territoires azerbaïdjanais et, en se fondant sur ces revendications inscrites dans sa constitution, ait occupé le Karabagh et le Zanguezour oriental. En outre, l’objectif de la signature d’un traité de paix avec l’Azerbaïdjan — même si l’Arménie ne prévoyait pas de modifier sa constitution — impliquerait nécessairement l’élimination totale de toute trace de revendication territoriale dans sa législation.

Ainsi, Mirzoyan n’a aucune raison de se faire passer pour un héros, d’autant plus qu’il n’en est pas un. Sans les exigences de l’Azerbaïdjan et sans sa guerre victorieuse, les dirigeants arméniens n’auraient jamais envisagé d’abandonner leurs revendications territoriales. Les modifications constitutionnelles qu’ils planifiaient concernaient exclusivement des questions politiques et juridiques internes. Le refus de Mirzoyan d’accepter la demande de l’Azerbaïdjan comme condition à la signature du traité de paix ne fait que confirmer la véritable raison pour laquelle les autorités arméniennes se voient contraintes d’éliminer leurs revendications territoriales constitutionnelles : la forte pression exercée par Bakou. Une pression telle qu’il ne doit plus rester, dans la politique ni dans les lois de l’Arménie, la moindre trace de revendication sur les territoires de l’Azerbaïdjan.

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