« Je n’ai même pas d’eau pour laver mon petit-fils. »
C’est ce qu’a déclaré l’ancien député Etibar Aliev, exprimant sa colère face à la situation critique de l’approvisionnement en eau dans le pays.
L’ex-parlementaire a souligné que la pénurie d’eau a atteint un niveau catastrophique pendant les mois d’été. Selon les représentants de la société des eaux, dans plusieurs régions, l’eau n’est distribuée qu’à horaires limités – seulement 4, 8 ou 12 heures par jour.
Cette pratique soulève une question importante : de telles restrictions sont-elles légales alors que la population a un besoin vital d’eau ?
L’avocat Vusal Djafarov a analysé la situation et a été clair : la législation actuelle de l’Azerbaïdjan n’autorise pas la distribution d’eau selon un horaire comme une pratique légitime.
« Au contraire, selon la loi sur l’approvisionnement en eau et les eaux usées, les coupures d’eau ne sont autorisées que dans des cas très spécifiques et limités », a-t-il souligné.
L’article 12 de cette loi oblige les compagnies des eaux à organiser un système efficace et ininterrompu de distribution d’eau dans leur zone de responsabilité et à assurer son bon fonctionnement. La législation définit précisément les situations exceptionnelles autorisant la coupure d’eau : demande écrite du consommateur, travaux de réparation ou d’urgence, problèmes environnementaux à la source, ou factures impayées.
« La loi ne prévoit pas de distribution de l’eau à horaires, c’est-à-dire avec des interruptions de 4, 8 ou 12 heures, pour quelque raison que ce soit. S’il n’y a pas d’urgence ou de problème technique, cette pratique est illégale », a précisé Djafarov.
Il a également attiré l’attention sur l’article 27, qui impose que, si l’approvisionnement en eau est interrompu pour des raisons techniques, les travaux doivent être réalisés dans un délai déterminé et la population doit avoir accès à des sources alternatives d’eau.
« Selon l’article 29, seule l’eau destinée à l’irrigation ou à des besoins collectifs peut être coupée en cas de pénurie de ressources », a ajouté l’avocat.
Enfin, Djafarov a noté que, bien que les autorités invoquent divers problèmes techniques et d’infrastructure pour justifier les restrictions, il n’est pas clair sur quel acte normatif ou document interne la décision repose.
« Cela pose des questions aussi bien sur la transparence que sur la légalité de la pratique », a-t-il conclu.