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Tuesday, August 5, 2025

L’Arménie a‑t‑elle besoin de la Russie ou mieux d’Azerbaïdjan et de la Turquie ?

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Par Marrahim Nasib

La déclaration d’Ara Abramyan, président de l’Union des Arméniens en Russie, selon laquelle « l’Arménie n’a d’autre choix que de rester aux côtés de la Russie », a provoqué une vive polémique, perçue comme une critique directe de l’orientation pro-occidentale menée par le Premier ministre Nikol Pashinyan.

Abramyan considère que les tentatives d’intégration à l’UE ne sont que des gestes symboliques visant à affaiblir Moscou. Elle intervient parallèlement au voyage de Pashinyan en Russie, où il a affirmé qu’Arménie ne quitterait pas l’Union économique eurasiatique, malgré la suspension de ses activités au sein de l’OTSC.

En réalité, cette posture ambivalente suscite la méfiance : pour la Russie, l’Arménie n’est plus un allié fiable ; pour l’Occident, elle apparaît instable et peu crédible. Sans traité de paix final avec l’Azerbaïdjan et les frontières avec la Turquie toujours fermées, l’Arménie risque de devenir un enjeu géopolitique sans avantage réel.

Si elle aspire à une véritable souveraineté, l’Arménie doit repenser sa stratégie régionale. Le corridor de Zangazour constitue une opportunité stratégique majeure. Selon un rapport du ministère des Transports ouzbek, relier l’Azerbaïdjan central à la République autonome du Nakhitchevan via Zangazour permettrait de réduire considérablement les temps de transit et d’apporter un avantage logistique à tous les États concernés. Pourtant, Yerevan reste hésitant et change fréquemment de position.

Lors du IIIe Forum mondial des médias de Chouchi (19‑21 juillet), le président Ilham Aliev a estimé la capacité du corridor à 15 millions de tonnes par an, soulignant son potentiel et l’urgence de son achèvement. À mesure que l’Azerbaïdjan construit la liaison ferroviaire jusqu’à sa frontière avec l’Arménie, Yerevan doit agir avec clarté et détermination.

À terme, l’Arménie doit choisir : rester perdue dans une diplomatie chaotique ou ouvrir une voie constructive vers la normalisation avec l’Azerbaïdjan et la Turquie. Ce choix actera non seulement son avenir politique, mais aussi celui de son peuple.

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