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Tuesday, August 5, 2025

Adrénaline Dangereuse : Pourquoi le Tourisme Extrême en Azerbaïdjan Nécessite une Régulation Urgente

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Ces dernières années, le tourisme extrême est devenu l’un des secteurs les plus attrayants et en pleine croissance de l’industrie touristique de l’Azerbaïdjan. Cependant, derrière la façade séduisante des divertissements à sensations fortes, se cache un problème grave : l’absence quasi totale de régulation et de contrôle dans un secteur où le prix de l’erreur se mesure en vies humaines.

La spécificité du tourisme extrême – le niveau élevé de risque, la nécessité d’une formation professionnelle et l’utilisation d’équipements spécialisés – en fait non seulement une forme de loisir, mais aussi une activité nécessitant une régulation juridique stricte et un contrôle de la sécurité. C’est pourquoi la présence de normes claires et de mécanismes de contrôle pour les opérateurs, les instructeurs et les touristes est essentielle.

La Tragédie comme Signal d’Action

La mort tragique de la parachutiste Nurana Mammadova dans la région de la montagne Beshbarmag à Siyazan a confirmé les problèmes systémiques du secteur. Cet incident a non seulement suscité une réaction publique, mais a également mis en lumière les défauts critiques dans les mécanismes de sécurité et la régulation juridique du tourisme extrême dans le pays.

Une enquête sur la tragédie a révélé plusieurs problèmes : l’absence de normes de sécurité claires, un contrôle insuffisant des activités des opérateurs, une incertitude quant à la répartition des responsabilités et l’absence de législation spécialisée. La loi sur le tourisme en Azerbaïdjan ne comporte pas de section dédiée au tourisme extrême, ce qui crée de graves lacunes dans la régulation de ce secteur potentiellement dangereux.

Les Lacunes Systémiques dans la Régulation

Samir Dübendi, président de l’Association des hôtels et des restaurants et directeur exécutif de l’Association de l’écotourisme en Azerbaïdjan, a commenté la situation critique dans ce domaine.

“Il n’existe pas de normes unifiées ni de systèmes obligatoires de certification et de licence pour les équipements, la qualité des services, ou les qualifications des opérateurs. Cela signifie que n’importe qui peut commencer à opérer dans ce domaine, même sans une vérification adéquate des qualifications des opérateurs, de la sécurité des équipements ou du respect des normes internationales”, a déclaré Dübendi.

Selon l’expert, une telle situation ne représente pas seulement une menace pour la vie et la santé des touristes, mais pourrait aussi nuire gravement à la réputation de l’Azerbaïdjan en tant que destination touristique, en particulier parmi les visiteurs étrangers pour lesquels les garanties de sécurité sont un facteur clé dans le choix de leur destination.

Une préoccupation particulière réside dans l’absence d’informations transparentes sur la base légale des activités des opérateurs de tourisme extrême dans la région de la montagne Beshbarmag, où la tragédie a eu lieu. Il n’est pas clair s’ils possèdent les autorisations et licences nécessaires, ce qui indique un manque de contrôle du secteur.

En conséquence, certains opérateurs, cherchant à économiser sur les mesures de sécurité, pourraient utiliser des équipements non certifiés, éviter de se former et ignorer les avertissements concernant les conditions météorologiques. La faiblesse de la responsabilité légale favorise des comportements irresponsables.

Les Contrats comme Outil pour Éviter la Responsabilité

Jeyhun Ashurov, responsable de l’Organisation des professionnels du tourisme d’Azerbaïdjan, a souligné la pratique courante selon laquelle les opérateurs de tourisme extrême utilisent des contrats pour transférer la responsabilité aux touristes.

“Pour minimiser les risques dans le tourisme extrême, des formations sérieuses sont nécessaires, ainsi qu’une évaluation précise des conditions météorologiques et des contrats bien rédigés avec les touristes”, a-t-il déclaré.

“Les touristes signent généralement des contrats qui confirment qu’ils assument les risques. Cependant, cela n’exonère pas les instructeurs, les guides et les opérateurs de leur responsabilité. Toute négligence, défaillance technique ou mauvaise évaluation des conditions météorologiques peut entraîner des conséquences fatales”, a souligné Ashurov.

Ashurov a insisté sur le fait que la faiblesse de la régulation légale crée des opportunités pour les abus de la part d’opérateurs malhonnêtes. “De tels cas peuvent réduire l’intérêt pour le tourisme extrême. Mais ce secteur a son public et le tourisme extrême ne disparaîtra pas complètement. Il est donc essentiel d’assurer le niveau de sécurité le plus élevé”, a déclaré l’expert.

L’Expérience Internationale comme Modèle pour les Réformes

L’expérience des pays développés montre la nécessité d’une approche globale du tourisme extrême, en particulier du parachutisme. Cette expérience peut servir de modèle pour l’Azerbaïdjan.

Dans des pays comme les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Suisse et l’Australie, une licence spéciale est nécessaire pour organiser des sauts en parachute. Cela est considéré comme la base pour garantir la sécurité, car seuls les spécialistes qualifiés et responsables peuvent travailler.

Les débutants doivent suivre des formations professionnelles comprenant des étapes théoriques et pratiques. Les instructeurs ne peuvent être que des spécialistes certifiés et expérimentés.

Dans la plupart des cas, les premiers sauts sont effectués avec un instructeur, et la responsabilité totale de la sécurité repose sur lui. Pour les sauts autonomes, une licence distincte est requise. Ce système permet aux débutants d’acquérir progressivement des compétences et réduit les risques.

Avant chaque vol, l’équipement de parachutisme subit une inspection technique obligatoire et est certifié.

L’expérience internationale avancée prouve une fois de plus que la sécurité dans le tourisme extrême ne se limite pas à la prudence personnelle. Elle doit reposer sur une intégration complète et multi-niveau de la régulation légale, des normes professionnelles et du contrôle technique.

La tragédie de la montagne Beshbarmag a servi de douloureux rappel de la nécessité urgente de revoir les règles et mécanismes de sécurité existants dans la régulation du tourisme extrême en Azerbaïdjan.

Media.Az

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