Par : azerbaijan.us
La Russie a finalement épuisé tout crédit en Azerbaïdjan. L’abattage d’un avion de passagers d’AZAL fut le moment de rupture. Ce qui a suivi a scellé la cassure : au lieu d’assumer ses responsabilités, Moscou a offert du discours. Les versements d’assurance ont été présentés comme de la “compensation”, comme si un contrat technique pouvait remplacer la responsabilité politique. Bakou l’a nommé pour ce que c’est — une tromperie. Il ne s’agit pas seulement d’argent. Il s’agit de souveraineté. L’assurance couvre les accidents. La compensation reconnaît la faute. En brouillant cette frontière, la Russie insulte les familles des victimes et se moque de la demande de justice de l’Azerbaïdjan. Pire encore, cela prouve ce que beaucoup soupçonnaient déjà : Moscou ne traitera jamais l’Azerbaïdjan en égal.
Le sommet de l’OCS à Pékin l’a rendu encore plus clair. La Chine voulait ouvrir la porte ; la Russie l’a silencieusement verrouillée. En s’alliant avec l’Inde pour bloquer l’adhésion de Bakou, Moscou a sapé “l’esprit de Shanghai” de Pékin et révélé sa propre insécurité. Une puissance confiante accueillerait l’essor de l’Azerbaïdjan comme pont en Eurasie. Une puissance craintive tente de l’étouffer.
Le comportement de la Russie suit un schéma. Elle voit encore ses voisins comme des appendices, pas comme des partenaires. Les excuses sont une faiblesse, les concessions une trahison, et la responsabilité impensable. Mais cette mentalité se retourne contre elle. Parmi les Azerbaïdjanais ordinaires, la patience envers Moscou s’est évaporée. Chaque déni est désormais perçu comme du mépris. Chaque retard ressemble à du sabotage.
L’ironie est que l’Azerbaïdjan n’a pas besoin de la Russie. Avec la Chine, la Turquie et l’Europe rivalisant pour des liens plus étroits, l’avenir de Bakou réside dans la connectivité, non dans la dépendance. Le Corridor du Milieu grandit. Les liens énergétiques avec l’Europe s’élargissent. Même les États-Unis, longtemps hésitants, voient désormais l’Azerbaïdjan comme indispensable. La Russie reste l’intrus — un pays qui confond obstruction et stratégie.
La géographie garantissait autrefois l’influence de Moscou. Cette ère est terminée. L’initiative compte plus que les cartes, et l’Azerbaïdjan en dispose. En refusant d’admettre son crime, en bloquant la diplomatie de Bakou, en harcelant sa diaspora, la Russie a perdu non seulement son influence mais aussi sa confiance.
Et la confiance, une fois rompue, est perdue à jamais.
