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Tuesday, November 4, 2025

Opinion : Fruit Défendu et Vérité Verte : On ne Peut Interdire ni l’Argent ni les Idées

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Par Natiq Jafarli

« Le fruit défendu est plus doux – mais s’il est vert, il reste en travers de la gorge. » L’histoire donne une leçon tenace : quel que soit le système politique, deux choses échappent à l’interdiction totale et au contrôle absolu – l’argent et les idées.

Même les régimes les plus durs ont échoué. Dans l’Allemagne nazie, le sentiment anti-nazi n’a jamais complètement disparu malgré les camps, les exécutions et les arrestations. En URSS, l’État a tenté d’étouffer à la fois la pensée libre et le commerce libre – avec des peines de prison et même des exécutions pour dissidence ou « spéculation ». Pourtant, les fissures n’ont pas pu être scellées. Les gens se moquaient de la propagande officielle dans leurs cuisines ; les « commerçants » trouvaient des biens partout. Tout le monde savait qui ils étaient – policiers, procureurs, juges, même élites du Parti – car les besoins ne disparaissent pas quand on interdit l’offre. Le commerce informel survivait dans les « règles du jeu », et le pouvoir détournait souvent le regard.

Il en allait de même pour les idées. En public, on proclamait sa foi dans le socialisme ; en privé, on levait les yeux au ciel.

L’Azerbaïdjan d’aujourd’hui réapprend cette leçon. Les tentatives de réprimer à la fois l’argent (les affaires) et les idées (médias et expression) se multiplient – et cela décourage.

À mesure que les médias nationaux deviennent stériles, que les sujets se restreignent et que les interdictions se multiplient, le public se tourne vers des chaînes étrangères fondées sur l’invective. L’intérêt pour ces médias augmente précisément parce que l’espace local est contraint.

Je soupçonne que certains d’entre eux sont étroitement liés à certains responsables ; l’argent derrière les paroles les plus bruyantes provient peut-être bien de Bakou. Soit c’est délibéré – transformer ces chaînes en leviers lucratifs – soit c’est de la myopie. Je doute de la seconde.

Dans les affaires, le tableau n’est pas meilleur. Une passion officielle pour la sur-réglementation et le sur-contrôle étouffe l’entreprise. L’État semble s’être fixé un objectif impossible : contrôler totalement l’argent.

Les organismes de supervision se multiplient ; les règlements reflètent les modèles les plus restrictifs de l’Union européenne – les mêmes règles que de nombreux entrepreneurs européens jugent étouffer la compétitivité. D’abord l’industrie a décliné ; désormais même les services chancellent sous des strates de conformité.

L’Azerbaïdjan a besoin d’un redémarrage : se tourner – d’urgence – vers un modèle économique classique de centre-droit. Construire un cadre véritablement libéral (non pseudo-libéral). Établir un petit gouvernement efficace.

Il faut abroger la forêt de règlements prohibitifs et micro-gestionnaires. Supprimer les agences qui génèrent plus de paperasse que de valeur. Il n’y a pas de vérité plus douce derrière cela. Il n’y a tout simplement pas d’autre voie.

Note de la rédaction : Cet éditorial est adapté d’une déclaration Facebook de Natiq Jafarli ; les opinions exprimées sont celles de l’auteur.

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