Moscou intensifie considérablement sa présence militaire en Arménie. Selon les médias arméniens, des cargaisons d’armes et de munitions arrivent quotidiennement à la base russe 102 à Gyumri. Des avions militaires en provenance de Russie atterrissent chaque jour dans le pays. Le but de ces livraisons reste flou, mais plusieurs hypothèses circulent.
Pour Sergueï Danilov, directeur adjoint du Centre d’études du Proche-Orient à Kiev, cette activité pourrait masquer des transferts d’armes vers l’Iran. Il rappelle qu’un accord tacite entre Israël et la Russie empêchait jusque-là la livraison de certaines armes sensibles à Téhéran. Mais avec le conflit de Gaza, Moscou a clairement pris fait et cause pour l’Iran. (Media.Az)
Selon lui, la base de Gyumri pourrait servir de point de transit discret vers l’Iran, bien qu’Israël dispose de capacités de renseignement suffisantes pour déjouer ce genre de subterfuge.
Autre interprétation : Moscou chercherait à envoyer un signal de fermeté à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan. Danilov souligne que même un renforcement militaire limité peut suffire à rappeler que la Russie est prête à intervenir si ses intérêts régionaux sont menacés.
Pour Ilham Ismayil, expert en sécurité à Bakou, ces mouvements coïncident avec une phase tendue entre Moscou et Bakou. Il y voit un message clair à l’attention des autorités arméniennes pro-russes, de l’Église apostolique et surtout du gouvernement de Nikol Pachinian : la Russie reste présente et entend faire valoir son influence dans le Caucase du Sud jusqu’en 2044.